2010/05/28: Réponse pour l'article de LIBERTE
Nullement surpris à la lecture des propos du directeur et de quelques enseignants ayant été rapportés dans l’article paru dans « liberté » le 27 mai 2010, nous tenons, nous les étudiants de l’ENSV, quand même à répondre à leurs accusations.
Nous avons entamé une grève illimitée le 22 mai 2010 et nous avons pris le contrôle du campus, tout en assurant sa surveillance nuit et jour, en espérant faire aboutir nos revendications dans les plus courts délais. Mais nous constatons avec amertume que la direction, comme à son habitude, s’ingénie à rabaisser notre mouvement en le désignant comme un simple produit de la manipulation.
Avant de riposter nous tenons de bon cœur à rapporter l’effet qu’avaient produit les propos de la direction que nous considérons forts désobligeants. Ils nous ont fait rire, ce qui est à notre avis le signe de notre pacifisme. En les recueillant, un prisme, à travers lequel les plus avisés verront de nous une image déplaisante, s’y forma. Dans cette caricature, nous nous sommes vu comme un obéissant troupeau qu’une seule houlette d’un seul pâtre sot pourrait diriger. Content de votre travail, vous avez fait appel à des étrangers pour vous débiter des éloges flatteurs. Vous n’avez pas perdu votre temps. Des professeurs étrangers de renom, sans doute expert en matière de bétail, vous ont avoué : « vous avez fait de bon boulot ! Vous avez là un troupeau sain, un troupeau obéissant »
Vu les conséquences de votre travail, nous conseillons, nous les marionnettes sans volonté, nos chers amis français de chercher ailleurs une autre référence en matière de formation. S’ils ne prennent pas en considération cette recommandation, nous leur prédisons un avenir point du tout prometteur. S’ils persistent à plagier les méthodes de notre école, nous leur prédisons que leurs futures générations de vétérinaires, qui sont censés en temps normal soigner les bétails, ne seraient qu’un docile troupeau.
Nous sommes les fils d’un peuple qui aime rire, mais aussi nous sommes des êtres bilieux. Revenons maintenant au sérieux. Voici ce que nous pensons,
Primo : nous affirmons que nous seuls pouvons juger du travail accompli par l’administration. L’école n’existe que par nous et pour nous. Seuls les administrés sont habilités à juger de la qualité de l’administration. Il est inutile de faire appel aux étrangers. En outre, en étant de formation scientifique, nous avons la conviction que l’observation requiert plus de patience que de compétence. Donc, quelques jours ne suffisent pas à un professeur étranger, si compétent soit-il, pour qu’il appréhende l’état de toute une communauté.
Secundo : nous nous demandons de quel prestige peut jouir une école qui se trouve divisée en plusieurs clans d’intérêts. Nous pensons, peut-être avec un peu de naïveté, que les écoles prestigieuses sont celles où l’on trouve des factions qui se débattent autour de questions purement scientifiques et non des clans maffieux qui s’entre-déchirent pour des postes et quelques sous. Et si on s’incline devant l’impitoyable réalité, on pense que le poste de directeur n’existe que pour veiller à ce que les clans ne détournent l’école de son noble objectif. Les directeurs sont payés pour rester au-dessus des factions.
Tertio : nous affirmons que l’école n’est pas aussi prestigieuse que monsieur le directeur le prétend. Une école ne tire pas son prestige de ses meilleurs éléments, mais du niveau des étudiants moyens. Beaucoup d’hommes de lettres et de sciences, reconnus mondialement, font honneur à notre pays, cela signifierait-il que l’université algérienne est en bonne santé ? Nous pensons donc que seul la majorité peut refléter l’image la plus réelle de l’ensemble, ce qui nous mènent à affirmer que le niveau des étudiants moyens est le critère le plus adéquats sur lequel on peut juger l’état de notre école et nous déclarons, avec beaucoup d’amertume, que le niveau de la majorité n’est pas à envier, malgré les grandes potentialités qui sommeillent en chaque étudiants. Nous signons donc, sans mépris mais avec une vive désolation, l’échec de vos efforts, s’il y en a eu ! Il est inutile de brandir avec ostentation les majors de promo comme une conséquence de votre travail. Leur mérite ne revient qu’à leurs talents.
Etant donc les plus habilités à juger le travail de l’administration, voici donc les constatations qu’on a pu faire quant à la situation actuelle de l’école :
1. La réglementation n’a jamais été un problème, mais ce qui est contestable, c’est la manière dont on prétend l’appliquer :
- · Corruption : l’admission des nouveaux bacheliers ayant une moyenne au-dessous de la moyenne que stipule la loi.
- · Exclusion des triplant, alors que la réglementation stipule la réorientation vers l’université.
- · Absence de séances de consultation des copies dans quelques modules et l’inexistence des corrigés-types dans d’autres.
2. Absence d’objectivité dans certains examens.
3. Refus catégorique affichée par l’administration devant la création d’un club scientifique et culturelle visant l’épanouissement des esprits ou de comité d’étudiant leur permettant la protection de leurs droits.
4. L’inutilité des journées d’étude pour les étudiants du moment que certains les mettent dehors considérant qu’il y a plus prioritaire qu’eux.
5. Rythme d’enseignement éreintant empêchant l’étudiant d’avoir des loisirs de connaître l’environnement dans lequel il vit.
Cessez donc de confondre médecin et malade, vétérinaire et troupeau. Nous sommes un mouvement sous aucune influence, pacifique et bien organisé. Aucun ombre ne tire les ficelles.
Direction corrompue, cessez de criez à la manipulation quand les administrés s’élèvent pour réclamer leurs droits.
Cessez monsieur le directeurs de se prendre pour un saint. On aimerait bien savoir la raison de votre limogeage de votre précédent poste au sein de l’INA.